Mon sang acide me ronge
On m'a dit que c'était de la plus grande souffrance que venait l'achèvement d'un destin
Mais quel que soit son dessein,
Qui de mes pleurs nourrit la providence d'un de ces essaims de mon parasite clandestin,
Je revêtis les armes dont cette guerre châtie mes séraphins ,
Qui sauront sourire à mon étrange diable qui se déguise en chérubin ;
Et tel un général qui de ses sentencieux amendements
Grèverait ses armées d'un funeste châtiment,
Je ne saurais plonger mes anges gardiens que plus profond dans cet enivrant envoûtement,
Dont le sardonique et onirique enchantement
Scarifiera leur visage des spasmes d'un tout-puissant ensorcellement.
Ceux-là seuls, par la splendeur de leur entêtement
À surpasser ce qui, insignifiant,
de l'attention ne saurait mériter son détournement,
Sauront annihiler les métastases de ce mal vicariant.
Le savant malhonnête
Il est des intellectuels de cette génération
Qui de l'expression de leurs exploits
Bien loin de se douter qu'elle reflète leur
Desarroi
Ne cherchent dans leur narration qu'une pluie d'ovations,
Dont ils essayent de tarir la paupérité de leurs dissensions
Cette tendance farouche ne saurait que trahir le désert prégnant de leurs émotions
Quitte à se plonger encore plus profond dans le bitume pusillanime de leurs assertions;
Et faisant au mieux pour s'imprégner de la prodigalité de leurs fabulations,
Ils en façonnent les plus spongieuses plumes de l'ostentation.
Bien loin d'eux l'imagination que cette hérésie
Ne reflète que d'autant plus qu'ils en prennent l'habit,
Ce qu'ils tiennent sous couvert de toute avanie!
Car la parole, qui ne peut exprimer ce qui est ineffable,
Laisse transparaître en creux, ce qui, honteux,
Tente d'avilir l'âme,
Qui ne cherche qu' à expier ce qu'on pourrait lui instiller de blâmable.
Au contraire, la souffrance et l'inquiétude de l'âme expiées sur l'autel de la délivrance
Procèdent à l'ablution de ses errances.
Les échecs ne sauraient ainsi qu' être le plus beau des récits
Car en eux ne s'exprime que ce que l'on tient pour inaccompli,
Et telle l'eau qui chute d'un terrain tortueux,
Poussée par la pesanteur des tares qu'elle meut
Leur conte assainit l'âme dans ce qu'elle a de plus dédaigneux,
Préservant ainsi de tout assaut ce qu'elle détient de plus vertueux.
À l'inverse, celui qui hisse au rang de ses litanies
Ce qu'il tient en fait le plus accompli,
Ne possède en lui qu'un fruit trop alourdi
Que la parole ne daigne pas même à en évacuer ce qu'il contient de pourri.
Et c'est ainsi que la puanteur brûle un cœur dont seule l'émanations des voluptés qui la fuient
En font voir ce à quoi il ne se doute d'être en réalité asservi.
La passion démesurée
L'incandescence de ma plume
Encense l'atmosphère
De l'indécence de sa décadence.
Ni les sentences, ni les remontrances
Ne sauraient néanmoins en amoindrir son existence,
Et pas plus qu'une duègne se targuerait de sa régence,
Pas une seule seule règle ne saurait prêter une oreille à sa souffrance,
Et pas une seule langue faire fléchir son insolence.
C'est ainsi que se dessine sa délivrance:
Ennemie de la bienséance et fille de sa seule prévalence,
Rien ni personne ne saurait tarir son appétence
Dans cette quête éternelle d'une lascive subsistance.
Elle ne se soucie ainsi d'aucune ingérence;
Et telle une jeune rose en pleine effervescence
C'est de l'abattement de sa florescence
Qu'elle craint plus que de la chute de ses défenses.
Et c'est ainsi ,que se refusant à toute pénitence,
Abhorrant la plus subtile des réticences à sa
Transcendance
C'est dans le plus beau des tombeaux célestes qu'elle va trouver sa cohérence.